Retour d'expérience d'une élève débutante
- Instinctive Krav Maga
- 27 mars
- 3 min de lecture
N. est une élève dans le club Instinctive Krav Maga de Paray-le-Monial (Saone et Loire). Quelques jours après son inscription, elle s'est retrouvée témoin d'une altercation.
Voici le récit de son instructeur, Arnaud :
"Une de mes nouvelles élèves, N., qui pratique depuis novembre 2024, a récemment vécu une situation inattendue et intense. Ce jour-là, elle se trouvait à son travail lorsqu’elle a entendu des cris de femme venant de la place principale de Paray-le-Monial. Intriguée et inquiète, elle est immédiatement sortie pour comprendre ce qui se passait.
En arrivant sur place, elle a découvert une scène de violence : une jeune femme était en plein conflit avec un homme, apparemment son petit ami ou ex. La situation était tendue, et l’homme a donné plusieurs coups à la fille. Face à cette situation, Nelly n’a pas hésité une seconde : elle a d’abord mis la victime en sécurité, l’éloignant de l’agresseur. Puis, avec courage et sang-froid, elle a pris position face à l’homme, tentant de désamorcer la situation en cherchant à faire baisser la tension.

Elle a réussi à mettre la jeune femme à l’abri, pendant que ses collègues appelaient les forces de l’ordre pour intervenir. N., toujours présente, est restée auprès de l’agresseur pour tenter de le calmer, engageant un dialogue avec lui. Elle savait qu’elle pourrait, si nécessaire, intervenir physiquement, mais elle a préféré privilégier le dialogue et la désescalade.
Sa détermination et son absence de peur, même face à un danger potentiel, ont été remarquables. Elle est restée calme et réfléchie jusqu’à l’arrivée des gendarmes, qui ont pris en charge la situation et ont embarqué le garçon. Cette expérience montre non seulement la réactivité et le courage de N., mais aussi l’importance de rester calme et de chercher à désamorcer les conflits de manière non violente."
Que retenir de cette expérience ?
1/ Elle a été dans l'action et c'est fondamental. Dans l'hypothèse où elle s'était mise à réfléchir plutôt qu'agir, elle aurait été très certainement sidérée.
2/ Elle a priorisé la protection de la victime ET l'apaisement de la situation : C'est une EXCELLENTE réaction !!! Car elle a parfaitement appliqué deux parties fondamentales du cadre légal :
La Légitime défense
L'obligation de porter secours
3/ Elle était prête à agir physiquement, ce qui ne garantit pas à 100% qu'elle "gagnera" MAIS elle surprendra très certainement l'agresseur notamment avec l'utilisation de gestes simples mais efficaces (généralement interdits en compétitions, même en MMA)
Conclusion :
Ce type d’événement met en évidence l’impact de la formation et de la pratique régulière de gestion globale de situations violente et d'autodéfense. L'apprentissage des mécanismes liés à la gestion de crise, que ce soit pour éviter la violence ou pour savoir comment intervenir efficacement dans de telles situations est fondamental. Résoudre une situation de violence ne se résume pas automatiquement par :
"j'utilise la technique A, puis B puis C"
Je frappe je frappe et je frappe et on verra qui sortira vainqueur (ce n'est pas un sport de combat ou un duel "à la régulière"
La confrontation ne va pas automatiquement se terminer au sol
Pour rappel :
La Légitime défense Article 122-5 du Code Pénal :
N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte.
N'est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l'exécution d'un crime ou d'un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu'un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l'infraction.
L'obligation de porter secours Article 223-6 du Code Pénal :
Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
Sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.
Les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende lorsque le crime ou le délit contre l'intégrité corporelle de la personne mentionnée au premier alinéa est commis sur un mineur de quinze ans ou lorsque la personne en péril mentionnée au deuxième alinéa est un mineur de quinze ans.
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